B U R E A U   O F   P U B L I C   S E C R E T S


 

REICH
Mode d’emploi


“La chose contient dans sa deuxième partie, sous une forme extraordinairement dense, mais relativement populaire, pas mal de nouveautés qui anticipent sur mon livre(1), tandis qu’elle doit nécessairement glisser en même temps sur pas mal d’autres. Crois-tu qu’il est bon d’anticiper de telle manière sur de tels sujets ?”

—Marx à Engels, 24 juin 1865   

 

I. La notion de caractère selon Reich

“Pour trouver l’amour à Paris, il faut descendre jusqu’aux classes dans lesquelles l’absence de l’éducation et de la vanité et la lutte avec les vrais besoins ont laissé plus d’énergie. Se laisser voir avec un grand désir non satisfait, c’est laisser voir soi inférieur, chose impossible en France, si ce n’est pour les gens au-dessous de tout... de là les louanges exagérées des filles, dans la bouche des jeunes gens qui redoutent leur coeur.”

—Stendhal, De l’Amour

À la faveur de la lutte pratique et théorique contre les résistances dans l’analyse, Reich arriva avec une totale conséquence à concevoir le caractère (la névrose caractérielle) comme la forme même de ces résistances(2).

Contrairement au symptôme, que l’on doit considérer comme une production et une concentration du caractère et qui est ressenti comme un corps étranger et engendre une impression de maladie, le trait de caractère est encastré organiquement dans la personnalité. Le fait que la conscience de la maladie soit absente est un signe fondamental de la névrose caractérielle. Ce qui explique que cette dégradation de l’individualité ne pouvait apparaître qu’au sein d’une tentative de communication, la technique analytique elle-même, qui, aussi unilatérale qu’elle soit, devait vite révéler le caractère pour ce qu’il est : une défense contre la communication, une défaillance de la faculté de rencontre. C’est le prix payé à la fonction première du caractère qui est la défense contre l’angoisse(3). Il n’est pas besoin de s’étendre sur l’origine de l’angoisse, sur ses causes et sur la permanence de celles-ci. Disons simplement que la forme particulière du caractère est un pli qui se prend avant la dixième année, ce qui ne surprendra personne.

La discrétion de cette disposition explique sa méconnaissance comme fléau social et ainsi son efficacité durable. Cette disposition produit des individus dégradés, aussi dénués que possible d’intelligence, de sociabilité, et de sexualité et par conséquent vraiment indépendants les uns des autres, ce qui est idéal pour le fonctionnement optimum du système automatique de la circulation des marchandises. L’énergie que l’individu peut employer à reconnaître et à être reconnu est liée dans le caractère, c’est-à-dire employée à se neutraliser elle-meme.

Dans toutes les sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de production, l’impossibilité de vivre prend individuellement la forme de la mort, de la folie ou du caractère. Avec l’intrépide Docteur Reich, et contre ses récupérateurs et détracteurs horrifiés, nous postulons la nature pathologique de tout trait caractériel, c’est-à-dire de toute chronicité dans le comportement humain. Ce qui nous importe n’est pas la structure individuelle de notre caractère, ni l’explication de sa formation, c’est l’impossibilité de son application à la construction des situations. Le caractère n’est donc pas une simple excroissance maladive que l’on pourrait traiter séparément, mais en même temps un remède individuel dans une société globalement malade, remède qui permet de supporter le mal en l’aggravant. Les gens sont dans une grande mesure complices du spectacle régnant. Le caractère est la forme de cette complicité.

Nous soutenons que les gens ne peuvent dissoudre leur caractère qu’en contestant la société entière (ceci contre Reich quand il envisage l’analyse caractérielle d’un point de vue spécialisé), tandis que la fonction du caractère étant de s’accommoder de l’état des choses, sa dissolution est un préalable à la critique globale de la société. Il faut ruiner cette circularité.

La contestation globale commence avec la critique en actes du travail salarié(4) selon un principe premier hors de discussion : “Ne travaillez jamais”. Les qualités d’aventure absolument nécessaires pour une telle entreprise sont exclusives du caractère. Le caractère est la ruine de ces qualités. Le problème de la contestation de la société entière est donc aussi le problème de la dissolution du caractère.


II. Son application à l’effet de spectacle

“Les concepts les plus importants et les plus vrais de l’époque sont précisément mesurés par l’organisation sur eux de la plus grande confusion et des pires contresens. (...) Les concepts vitaux connaissent à la fois les emplois les plus vrais et les plus mensongers (...) parce que la lutte de la réalité critique et du spectacle apologétique conduit à une lutte sur les mots. (...) Ce n’est pas la purge autoritaire, c’est la cohérence de son emploi, dans la théorie et la vie pratique, qui révèle la vérité d’un concept.”

Internationale Situationniste no 10   

Public : relatif à tout un peuple.
Publicité : notoriété publique, caractère de ce qui est fait en présence du public, état de ce qui appartient au public.

Larousse du XXe siècle             


La publicité de la misère ne se distingue pas de l’idée de sa suppression(5). C’est ainsi que l’esprit vient aux hommes (et aux filles). La misère est toujours la misère de la publicité. Il faut donc rechercher les raisons de la persistance de la misère dans ce qui cause la misère de la publicité.

Le fétichisme est la misère de la publicité. C’est la forme même de la séparation sociale. Partout où il y a opposition des individus et de leur totalité, cette opposition prend la forme du fétichisme de la totalité. L’opposition du tout et des individus se fait par le moyen de parties du tout qui paraissent isolées ou entretenant des relations fantaisistes avec le tout et entre elles(6). La conscience abusée est le moment fondamental du fétichisme. Par elle les choses deviennent ce qu’elles paraissent. L’absence de la conscience prend la forme de la conscience.

Le fétichisme de la marchandise est concentré dans sa valeur. Il aura fallu à Marx les quelques milliers de pages du Capital pour venir à bout de la réalité de ce fétiche. C’est le joug de la valeur qui courbe les fronts humains, qu’ils soient bourgeois, bureaucratiques ou prolétariens. La valeur est le rapport de deux quantités. Quoi de plus fantastique qu’ici et maintenant, x kilogrammes de carottes vaillent y litres de vin ou encore z minutes de garçon coiffeur. La valeur est ici et maintenant l’autonomie exorbitante de la marchandise. Il est périlleux de voler, de piller ou d’incendier. Ce l’est encore plus de ne jamais travailler ! La valeur s’exerce implacablement(7), tandis que le regard abusé ne rencontre que les choses et leur prix !

Au XIXe siècle, avec l’opposition achevée de la vie de l’individu et de la vie de son genre (en vie quotidienne d’une part et en circulation automatique des marchandises d’autre part), tous les espoirs sont permis. (Ceux de Hegel et ceux de Marx.) À ce stade les choses sont claires : la vie quotidienne n’est rien, la circulation est tout. Le rien de la vie quotidienne est un moment visible du tout de la circulation. Le fétichisme n’abuse plus guère que la classe dominante et ses sycophantes. Plusieurs fois, le prolétariat se lance à l’assaut de la totalité, et la publicité de la misère fut bien près de triompher de la misère de la publicité.

Aujourd’hui, les choses ont bien changé. La modernisation des luttes des opprimés et surtout leur inachèvement ont entraîné la modernisation rapide du fétichisme par la classe dominante et son état à partir de 1930. L’entrée en scène du fétichisme scientifique fut assez remarquable : new deal, bolchevisme et national-socialisme simultanément. Cette modernisation consiste essentiellement à priver la vie quotidienne de ce qui lui demeurait : sa négativité, c’est-à-dire la publicité de sa misère, la publicité de sa nullité. Le secret de la misère de la vie quotidienne est le vrai secret d’État. C’est la clef de voûte qui achève l’édifice de la séparation qui est aussi bien l’édifice de l’État.

Le spectacle ou développement scientifique du fétichisme n’est que la propriété privée des moyens de publicité, le monopole d’État de l’apparition. Avec lui, seule la circulation des marchandises demeure publique. Le spectacle n’est que la circulation des marchandises qui absorbe tous les moyens de publicité disponibles, condamnant ainsi la misère à l’invisibilité. Le spectacle est la forme secrète de la misère publique où la valeur s’exerce implacablement alors que le regard abusé ne rencontre que les choses et leur usage.

Dans la publicité impérialiste de la circulation des marchandises, la valeur n’apparaît jamais. C’est le spectacle de l’invisibilité de la valeur. Cette invisibilité “naturelle” constitue la tendance foncièrement spectacliste de la circulation que va pouvoir exploiter la bourgeoisie dans le développement scientifique du fétichisme. La circulation peut paraître comme une kermesse de l’usage pour peu que la valeur ne soit pas autrement publique. Usage de l’argent principalement, il va sans dire. On comprend facilement dès lors la fascination du spectateur confronté quotidiennement avec la valeur. C’est l’effet de spectacle. Il prévient toute idée ; tout semble accompli. Il interdit toute reconnaissance ; le misérable se connaît comme le seul misérable. L’usage de l’argent apparaît de lui-même comme l’instrument de l’abolition de la valeur. Comble de l’inversion. C’est ainsi que l’esprit ne vient pas aux hommes (et aux filles, ce qui est encore plus regrettable).

Situé aux premières loges, Wilhelm Reich ne put manquer d’être frappé par le rôle joué par le caractère comme structure anti-individuelle dans la magnifique mise en scène nazie(8). Il abandonne la question burlesque : “Pourquoi les ouvriers se révoltent-ils ?” aux psychanalystes, psychiatres, sociologues et autres serviteurs du spectacle, pour poser la question fondamentale “Pourquoi ne se révoltent-ils pas ?(9)” Il attribue la soumission à l’anéantissement de l’individu par le caractère. Ce qui est peu contestable. Nécessaire mais insuffisant. Que cette société n’ait pas une tendance intrinsèquement spectacliste reviendrait à dire que le spectacle est le grand oeuvre de la seule classe dominante. Ce serait lui prêter beaucoup de talent. Nous savons que la classe dominante est la première victime de ses propres illusions. Elle suit le mouvement.

Nous avons démontré plus haut la raison de cette tendance. Le caractère, à part cela, est incontestablement réel. Il se décèle cliniquement. Il faut maintenant savoir de quoi exactement est-il la clinique, une fois constatée son insuffisance comme notion séparée. Comme notion séparée, ce n’est qu’un fétiche de plus.

Notre thèse est la suivante. Le quantitatif règne. Tous les rapports humains sont régis par le rapport de quantités entre elles, mais n’en apparaissent pas moins comme de purs rapports humains ; ou bien, le regard abusé ne rencontre que les choses et leur prix. Nous avons vu rapidement l’effet spontanément spectacliste de cette donnée “naturelle” qu’est l’invisibilité de la valeur. Il n’empêche que la valeur ne cesse d’être vécue par chacun comme l’inéluctable nécessité de sa vie quotidienne. Nous avons vu que ce vécu secret achevait la tendance spectacliste de la circulation des marchandises. Que détecte cliniquement Reich qu’il nomme caractère  ? Nous soutenons que c’est la valeur comme nécessité inhumaine et autrement invisible qui est saisie par ce moyen. C’est meme jusqu’à ce jour, le seuil moyen d’approche concret de la valeur comme misère secrète de l’individualité. Reich traqua sous cette forme l’inconscience, sa misère et ses misérables instances répressives, qui ne tirent leur force et leur apparat magique que de l’empire de la valeur sur la vie quotidienne. Ce n’est que parce que la socialisation universelle des rapports humains a pris la forme unique de la valeur, qui est leur négation, que les rapports humains authentiques, sanctionnés par le plaisir, sont conservés(10) dans cette socialisation, comme rapports naturels de l’homme à l’homme et à ce titre illicites et clandestins, puisque toute la socialité, toute l’humanité, est occupée (au sens de Lyautey) par la valeur, seule socialisation licite. Ce qui tend à échapper à la loi de la valeur prend donc la forme du naturel, c’est-à-dire par définition, de ce qui échappe à la maîtrise de l’humanité.

Dans son troisième manuscrit philosophique, Marx mesure l’humanité de l’homme, sa socialisation, par le degré de socialisation du rapport “immédiat, naturel, nécessaire” de l’homme à l’homme : le rapport de l’homme à la femme. La valeur comme socialisation universelle, comme forme unique et inverse de l’humanité, est aussi bien l’impossibilité de la socialisation de ce rapport, qui demeure donc “le plus naturel”, c’est-à-dire le plus contrarié par la socialité régnante. Ce naturel se confond, au sein de la socialisation universelle par la valeur, avec son degré de délabrement(10), au même titre que le degré de naturel des indiens Nambikwara au sein de notre civilisation, se confond avec leur degré d’extermination. Ce degré de délabrement — psychose, névrose, caractère — comme indice de la non-socialisation, de la non-humanité de l’homme, est l’objet réel de la psychanalyse. Ce vieux salaud de Freud alla jusqu’à identifier ce degré de naturel avec la sauvagerie, et cette socialisation inverse par la valeur, avec la civilisation. La psychanalyse fut et sera la paléontologie de cette préhistoire.

Nous appuyons notre thèse, encore purement théorique, par l’observation clinique suivante : si pour une cause fortuite, le caractère de l’individu se trouve dissous, la forme phénoménale spectaculaire de la totalité est dissoute dans sa prétention à se faire passer pour l’absence de la valeur. Nous avons donc, négativement pour l’instant, constaté une identité entre le caractère et l’effet de spectacle. Que le sujet sombre dans la folie, qu’il pratique la théorie ou qu’il participe à une émeute(11), nous avons constaté que les deux pôles de la vie quotidienne — contact avec une réalité étroite et séparée d’une part et contact spectaculaire avec la totalité d’autre part — sont abolis simultanément pour faire place à l’unité de la vie individuelle, ce que Reich appelle fâcheusement génitalité. (Nous préférons individualité.)

Les travaux de Reich sont les premiers qui depuis Marx mettent concrètement en lumière l’aliénation. La théorie du spectacle est la première théorie qui depuis Marx se soucie d’être une théorie de l’aliénation. La synthèse de ces deux méthodes conduit à des conséquences immédiates que nous développerons dans notre prochain ouvrage.

D’abord, nous soutenons que la pratique de la théorie ne se distingue pas de la génitalité conçue par Reich. La théorie devient la connaissance permanente de la misère secrète, du secret de la misère. Elle est donc aussi bien pour elle-même la cessation de l’effet de spectacle. Le spectacle étant la forme secrète de la misère publique, son effet cesse quand cesse le secret. Son effet réside dans son secret. La théorie se confond donc avec la possibilité vécue (pléonasme, par opposition à la probabilité qui est vécue comme le doute ou l’indifférence). La théorie, c’est la vie quand tout est possible. Elle cesse d’exister dès qu’elle se trompe, et se trouve rejetée dans l’ennui, dans l’effet de spectacle. La théorie quand elle existe est donc certaine de ne pas se tromper. C’est un sujet vide d’erreur. Rien ne l’abuse. La totalité est son unique objet. La théorie connaît la misère comme secrètement publique. Elle connaît la publicité secrète de la misère. Tous les espoirs lui sont permis. La lutte de classe existe.

Le spectacle est l’absence de l’esprit, le caractère est l’absence de la théorie.

Le prolétariat sera visible ou ne sera pas. Le prolétariat réside dans sa propre visibilité. L’organisation du prolétariat est l’organisation de sa visibilité. La pratique globale du prolétariat sera sa publicité permanente ou rien. Hitler, les léninistes et les maoïstes l’ont si bien compris qu’ils organisèrent de force la visibilité du prolétariat. Le capitalisme est plus ambitieux, qui veut réaliser la visibilité du prolétariat aboli.

La visibilité de la misère n’est pas à elle seule le prolétariat. Nécessaire mais non suffisante, elle peut n’être que la théorie. Le prolétariat réclame que la visibilité de la misère soit publique. La critique doit être à la fois théorie de la publicité (de la visibilité) et publicité (visibilité) de la théorie. Son objet doit lui assurer sa publicité. C’est quand elle est publique qu’elle ne se trompe pas. Elle n’est pas la théorie de la publicité si elle n’assure pas sa publicité. C’est bien le comble du ridicule, pour un théoricien de la publicité de ne pas pouvoir assurer la publicité de sa théorie.

Le prolétariat est l’unité enfin réalisée de la théorie de la publicité et de la publicité de la théorie.

Nous croyons que ces aperçus sont supérieurs à tout ce qu’a pu dire un Lukács sur la conscience de classe. Ils ont indiscutablement l’avantage de la brièveté. Les publicitaires le savent, la brièveté est primordiale en publicité — “Si vous en avez trois, vous y avez droit !(12)” On ne peut être plus bref dans le mépris — Ce qu’ils ne peuvent imaginer, c’est qu’elle le sera plus encore lors d’un Strasbourg des usines. La visibilité sera fulgurante, coup de pistolet et lever du soleil, ou ne sera pas.

Pour l’instant nos formules n’ont peut-être que la brièveté pour elles. Il faudra peut-être y introduire les concepts “Bridel” ou “Camembert” pour qu’elles connaissent toute leur clarté. Un jour viendra, qui est proche, où tous les camemberts de la terre ne pourront plus étouffer la rencontre de la théorie de la publicité et de la publicité de la théorie.

JEAN-PIERRE VOYER


[NOTES]

1. L’Institut de Préhistoire Contemporaine prépare actuellement Encyclopédie des Apparences/Phénoménologie de l’Absence de l’Esprit.

2. Ueber Charakteranalyse dans Internationale Zeitschrift für Psychoanalyse, vol. 14, pp. 180-196, 1928. Il existe une traduction anonyme : Sur l’analyse du caractère.
     Charakteranalyse. Technik und Grundlagen. Im Selbstverlag des Verfassers, Wien. 1933. (Prochainement aux éditions Présence de la libido, traduction de Michel Jacob.)
     Character Analysis. Farrar, Strauss and Giroux, New York, 1961. (Prochainement aux éditions Payot, traduction de Pierre Kamnitzer.)

3. La situation critique où s’évalue pleinement le prix de cette défense est l’amour. C’est encore le mérite de Reich d’avoir montré que la défense caractérielle contre l’angoisse se payait dans cette situation de l’incapacité à la tendresse, qu’il nomme fâcheusement impuissance orgastique. À ce niveau, le caractère rejoint le symptôme.

4. Tandis que Reich en arrivait à considérer d’une manière très ambiguë que le caractère était un empêchement au travail, nous soutenons que le caractère est un empêchement à la critique du travail.

5. Le lecteur aura reconnu la conscience de classe. Il ne la confond donc pas avec le spectacle de la misère qui est la version publicitaire de la publicité de la misère.

6. L’opposition du tout aux individus ne se fait que par le moyen de parties du tout, hélas ! Quand l’opposition des individus à la totalité devient “totale”, les choses deviennent totalement claires.

7. Le travailleur a sur le riche le même avantage que l’esclave sur le maître. L’esclave connaît la crainte, le travailleur, marchandise vivante, connaît la valeur.

8. Was ist Klassenbewusstsein ? 1934 (sous le pseudonyme de Ernst Parell). Qu’est-ce que la conscience de classe ? Édition et traduction Constantin Sinelnikoff, Nice, 1971. Dans ce petit ouvrage, Reich atteint le comble de la naïveté léniniste. Malgré ses dénégations, il porte aux nues la connaissance historique spécialisée. On trouvera même (page 30) une curieuse esquisse de la conception maoïste de l’éducation comme spectacle de la misère. Massenpsychologie et Dialektischer Materialismus sont empreints en permanence d’une conception mécaniste des instincts.
     Massenpsychologie des Faschismus. 1933/1934. (Psychologie de masse du fascisme, Éditions de la pensée molle, 1971.)

9. Dialektischer Materialismus und psychoanalyse. 1929. (Matérialisme dialectique, matérialisme historique et psychanalyse, Éditions de la pensée molle, 1969.)

10. Selon le principe : “Ce qui n’est pas dépassé pourrit, ce qui pourrit incite au dépassement” (Vaneigem).

11. L’année 1968 nous a fourni fortuitement un matériel abondant et très diversifié.

12. Insolente annonce pour les camemberts Bridel.


Édité en brochure et en affiche par Éditions Champ Libre (Paris, 1971).

[Traduction anglaise de ce texte]
[Lettre de Voyer relative à cette traduction]
[Autres textes en français]

 

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